Peintures 2012, 2013, 2014
Les peintures les plus récentes font le choix d’une répartition
tranquille, un allègement formel semble s’établir
et prendre bien sa place parmi tous les travaux plus anciens.
Ils maintiennent la trace des moments qui ont défini
la cohérence d’un cheminement.
Un émoi bien singulier
déborde et écarte l’encrage des retrouvailles.
Des nuances nouvelles, des raisons sans système
invitent et partagent cette sérénité.
Un envol léger se joue de la lumière sans l’apprivoiser.
Ce fractionnement, d’emblée trop arbitraire
plus intemporel qu’il n’y parait, plus insolite aussi,
parfois presque inexistant, use de sa discrétion et s’estompe
pour se stabiliser à la recherche d’un point d’appui,
d’une référence plus favorable
au parcours visuel.
Il propose et provoque le temps.
Avec tout le lyrisme que les couleurs suggèrent
dans les compositions qu’elles animent, Art Construit,
Art Géométrique, Art Concret,
elles peuvent ici aussi moduler une nuance expressionniste.
Un besoin de reprendre son souffle.
Alors l’écran de la distance,
dans cette assurance bien équilibrée s’atténue.
La peinture génère pourtant et protège
l’impassible réserve et la constance qui lui est propre,
dans l’acheminement et l’accomplissement
de ses interrogations et de
ses découvertes.
Cette tendance à l’effacement qui départage, laisse
une place plus entièreà la fascination intense
très irrationnelle de la couleur.
Une interrogation persiste et s’amplifie dans ses variations,
au gré des différentes luminosités.
Une incompréhension, un trouble passager
fouille la mémoire indécise, l’ouvre vers l’abondance
des oeuvres toutes tellement diversifiées
de la présence picturale.
Elle l’entraine peut-être aussi vers l’espace inattendu
et sûrement moins familier de la méditation.
D.M.